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 Quai romain

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Sàga
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MessageSujet: Quai romain   Quai romain EmptyVen 17 Fév - 20:16

Quai romain 141gna


Dernière édition par Sàga le Jeu 1 Mar - 22:14, édité 2 fois
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Damian
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MessageSujet: Re: Quai romain   Quai romain EmptyJeu 1 Mar - 22:03

Mon regard balayait les alentours. Ma nouvelle vie se déroulerait ici, sur l'île de Philae, avec cette belle femme, une sorcière d'après ses dires. LA grande sorcière de Philae, pas n'importe qui. Ouais, en toute logique ma nouvelle place devrait être confortable, en vue de son statut, elle devait avoir de quoi vivre et donc de quoi l'installer. Je n'avais encore jamais atterri dans la maison d'une sorcière, ni quelqu'un qui était réellement touché par la guerre des croyances qui secoue notre monde. Même si en vivant dans le royaume d'Italie au départ, j'étais effectivement la possession de gens plus ou moins nobles qui étaient très fidèles à l'église, mais je n'y ai jamais réellement pris part. Ma religion, c'est mon ange gardien, ma bonne étoile, que je remercie silencieusement chaque jour. Cette fois je me retrouve dans le camp adverse, chez une sorcière, mais tant qu'elle ne se sert pas de moi pour un sacrifice humain, comme certains le laissent penser, je n'y prêterais surement pas plus attention.

Ma nouvelle maîtresse n'est pas bien impressionnante si on ne s'attarde que sur son physique. Elle n'est pas bien haute, faisant facilement une tête de moins que moi, et elle me parait plutôt frêle. En même temps, même si je suis un homme au service de leur plaisir - si elle se sert de moi dans cet usage - je ne peux que reconnaître que j'ai tout de même des préférences. J'aime les amants modelés dont la peau douce est tendre sous les doigts, souple et voluptueuse. Mais il ne s'agit que d'une préférence, je n'ai aucune répulsion pour les femmes fines ou les hommes en chair et ma fonction ne me permet pas de commentaires, mais après tout je ne m'en soucie guère du moment que l'on me nourrit et que j'ai mon petit chez moi. Bien entendu, je préfère que mon propriétaire ne soit pas du genre sado-masochiste, j'aime m'entendre avec lui, mais encore une fois, je ne choisis rien. S'il ne me plait pas, je l'évite tant que je n'ai pas affaire à lui directement.
Ma maîtresse Sàga - tiens d'ailleurs il faudrait que je pense à lui demander comment je dois l'appeler parce que certains préfèrent des petits surnoms, d'autres de grands noms précédés de grands titres et les autres aiment simplement être appelés par leur nom ... - n'est peut être pas une femme impressionnante de part sa corpulence, mais il y a comme un quelque chose dans son regard et à sa façon de garder ses lèvres fermées, comme quelque chose d'intimidant, de sûre et de confiant. Droite. Un petit bout de femme assez impressionnant. Bon, je ne me permettrais pas pour autant de la juger, même en pensée, mais je pense que je saurais l'apprécier si elle tend à rester comme je l'ai vu depuis qu'elle m'a acheté. Juste après avoir payé le marchand que je n'ai côtoyé que pendant deux petites semaines - ce qui me semble déjà pas mal - elle n'a pas perdu de temps à m'enlever mes chaînes et déjà je pouvais relever la tête. Je ne suis pas du genre à baisser les yeux quand je suis enchaîné, mais je sais où est ma place si je veux rester bien placé dans la vie de mon maître. Avec les chaînes, je me fais statue de marbre d'Apollon, sans, je prends vie et deviens homme. Sans mes chaînes, je me mis en position pour la suivre, ne me posant pas plus de questions. Elle devait être assez puissante pour savoir que si j'essayais de me sauver, elle aurait tôt fait de me punir, mais je ne suis pas de ce genre. La liberté je la laisse à ceux qui savent quoi en faire. De son côté, elle n'était pas restée muette, me demandant mon nom et se présentant en retour. J'avais alors répondu à ses questions avec sincérité et respect, en gardant ma place. Je lui précisais de suite que je faisais partie des incube et cela ne sembla pas l'étonner outre mesure, je souhaitais juste lui faire comprendre que j'avais besoin de sang, mais je ne sais comment elle a interprété cela. Elle semblait prête à me rhabiller, me demandant mes goûts comme si j'étais un enfant qu'elle venait d'adopter. Sur ce point, je ne pus m'empêcher de garder ma réponse de base : Je m'habillerais de ce qu'il vous siéra le mieux de me voir porter.

Je ne me suis pas aventuré à parler de mon côté, préférant la laisser faire, essayant de faire l'esclave modèle pour qu'elle en ait pour son argent sur l'instant. Je ne sais combien je lui ai coûté, mais je veux simplement que l'on trouve que je vaux plus que la valeur que l'on m'a donné, c'est une question d’ego. Alors, pendant la fin du marché et le trajet en bateau, je n'ouvris la bouche que pour répondre aux questions qu'elle me posait. Alors que nous approchions de la côte de l'île de Philae, je m'étonnais d'y trouver un quai à la romaine. Au moins, je n'étais dépaysé nulle part, même si je n'avais pas de patrie à mes yeux, le style romain me rappelait mes premières années. Je la suivais de près, attendant qu'elle ne pose le pied sur le sol de l'île, laissant traîner mon regard sur ses cheveux d'ivoire. Au moins, je ne me posais pas la question de savoir à quelle race elle appartenait...
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Sàga
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MessageSujet: Re: Quai romain   Quai romain EmptyVen 2 Mar - 20:52

Je devais l'avouer, que ce matin-là j'étais d'excellentes humeurs aux dires de mes soeurs et frères. C'était la journée marché, une journée de dépense comme je les aimais. Eux, ils aimaient moins, pas que l'argent soit un souci dans notre ordre, c'est plutôt l'usage dont j'en faisais. Mes appartements et le temple sont envahis, mais littéralement envahis par du bric-à-brac que j'ai déniché un peu partout dans le monde sur des marchés et chez des brocanteurs. Les babioles vieillottes, neuves, inutiles et utiles m'inspirent et je ne l'explique pas. Je m'encombre de bidules comme si ma vie en dépendait. Ce qui est en somme assez ridicule quand on constate que je n'ai aucun sens de l'arrangement, de la décoration et du rangement ! Le rangement en soi n'est pas un problème chez moi, il faut dire que ma demeure est plutôt bien animée entre serviteurs, Soeurs et Frères sorciers et armure et autres petites choses suspectes qui auraient dû normalement rester immobiles. Animer les objets fait partie de mes pouvoirs magiques et j'en suis fière d'avoir fait le choix de l'apprendre. Après tout, il n'est pas inné.

Je disais donc que j'étais d'humeur enjouée ce matin-là et je me baladais tranquillement d'étalage en étalage lorsque mon oreille s'attarda sur une rumeur qui montait sur la partie est du marché en direction du port. Curieuse, je m'y suis dirigée pour constater qu'on y faisait des enchères et qu'à ce moment-là, c'était un bel Apollon, sans doute le gros lot de toute cette mascarade outrancière que je ne tolère guère. Sans réfléchir, j'ai levé la main et j'ai monté la mise pile au bon moment. L'enchérisseur précédent baissa les bras, il devait sans doute avoir misé une bonne partie de sa fortune au vu de la somme joliment rondelette. Par contre pour moi aussi une bonne partie du liquide à ma disposition venait de filer joliment. Que cela tienne avais-je pensé, à ce moment-là. Je jugeais que j'avais fait un beau geste et que celui n'était pas vain, mais utile. Je suis donc allée remettre la bourse qui me permettrait d'officialiser la démarche d'achat. Le marchand d'esclaves s'en empara avec avidité et se mit à compter chaque piécette tout en me dévisageant d'un air curieux. Il faut dire qu'un Banshee au Caire, n'était pas forcément discret en vue de son physique menu, sa chevelure de neige et ses yeux rougeoyants. Quoiqu'à ma décharge il y avait cette petite nuance chocolat qui me tenait à coeur et qui me distinguait de mes semblables. Une fois "mon esclave" en main, et non en poche, il n'aurait pas tenu là dedans, je lui retirai ses chaines de fers une à une. Je n'aimais pas ce genre de trucs, je préférais le voir sans. Niveau esthétique, il en était que plus beau et plus libre sans ces lourdes et laides entraves. Pas une seule fois je n'ai pensé qu'il pourrait me fausser compagnie et même s'il l'avait fait, je ne lui serais certainement pas partie après. La vie était une succession de choix et je jugeais que tout être de raison était libre d'emprunter la voie qui lui semblait la plus juste. Je n'avais pas l'intention de lui faire la morale sur ce sujet, il suffisait juste que je le lui fasse sentir. Comme il semblait bien décider de me suivre, je me pris la liberté de lui poser quelques questions du genre : quel est votre nom ? Votre date d'anniversaire ? Vos animaux préférés ? Votre couleur préférée ? Vous êtes un adepte de la vie à dure ou au confort ? Votre régime alimentaire ? Etc.

J'en passe les meilleurs pour vous dire que ce déluge de questions ressemblait presque à un interrogatoire débité sur un ton joyeux avec un visage inexpressif et de marbre. Je ne sais pas trop quel effet j'ai bien pu lui donner, à vrai dire je m'en souci comme d'une guigne qu'il soit choqué ou non. J'ai l'habitude d'être moi-même, j'accepte les remarques venant de mes proches, mais ce que disent les autres derrière mon dos ne m'intéresse pas le moins du monde. J'accepte mon entourage comme il est avec ses qualités, ses défauts et ses travers et jamais au grand jamais je n'ai fait la moindre remarque sur leur compte. De toute manière, leurs caractères peuvent toujours m'être utiles et je pense sincèrement que Damian ne sera pas en reste. Il me plait bien cet homme, il dégage de lui un parfum de discrétion, d'efficacité et surtout de la jugeote. Je le sens bien et j'aime les personnes qui savent tenir une conversation. Je lui laisserai trouver sa place sur l'île lorsque nous arriverons. Le principal objectif était de lui montrer sa nouvelle demeure. Les Soeurs d'Isis, c'est une communauté assez similaire et ces petits monastères où chaque moine et moniale à sa place et son rôle a joué. Il devrait sans problème trouver sa place dans ce petit microcosme à la fois bien rangé et riche de diversité. Il ne se passe pas un jour sans qu'un événement, bon ou mauvais se produise. Les habitants de notre communauté sont très actifs.

En chemin, je lui raconte quelques bribes sur le passé de Philae, le dernier bastion de la religion des anciens Égyptiens. Je suis très fière de cette petite île où demeurent aujourd'hui encore plusieurs divinités, dont la plus importante, Isis la magicienne.
Une fois sur le pont, je lui posais une question d'ordre vestimentaire et c'est une réponse basique et toute faite qui me fut donnée. Il voulait s'habiller comme je le souhaitais. Cette réponse était loin de m'arranger, je n'étais pas réputé pour avoir du goût et le sens de l'harmonie.

- Je crois qu'il vaut mieux dans votre intérêt que vous choisissiez par vous-même. Vous êtes libre de faire vos propres choix désormais.

Comme à mon habitude je suis restée impassible, le regardant, le détaillant d'un air imperturbable. Mes yeux jugeaient et soupesaient ce qu'ils voyaient. Je ne le regardais pas pour autant comme un morceau de viande.

- En arrivant, je vous ferai visiter l'île et je vous montrerai votre logement. Vous serez ici chez vous autant que vous souhaiterez rester à mes côtés.

Nous finîmes enfin par débarquer sur le quai romain de Philae. Le capitaine du vaisseau me prit la main pour m'accompagner jusqu'à terre et s'inclina bien bas pour me remercier d'avoir choisi son bateau et qu'il espérait me revoir bientôt, car j'étais l'une de ces meilleures clientes . Je me contentais de hocher la tête à la fin de son discours et de me retirer en direction des terres avec mon acquisition.

- Vous pouvez marcher à mes côtés vous savez, ne restait pas retrait sous prétexte que nous ne sommes pas du même rang...

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Damian
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MessageSujet: Re: Quai romain   Quai romain EmptyVen 2 Mar - 22:27

Plus ma nouvelle maîtresse parlait, plus je la trouvais étonnante. Depuis le départ, jamais elle ne m'a traité comme un esclave ! Je crois qu'elle m'a plus acheté comme un culturiste faisant une démonstration que comme un esclave pour répondre à ses moindres désirs et s'occuper de sa maison. Le plus improbable dans tout cela était le fait qu'elle me vouvoyait, moi son esclave. Je sais, je me répète beaucoup avec ce mot, mais c'est pour que vous compreniez bien que je suis réellement sensé en être un, pas simplement un homme de compagnie. Bon, ce rôle n'était pas pour me déplaire non plus, mais je n'étais pas sûr de pouvoir y être à la hauteur. Dame Sàga semblait si calme, si imperturbable, alors qu'elle semblait si délurée et hors des convenances. C'était tout bonnement incompréhensif quand on la voyait sans la connaître.

Revenant même sur notre discussion à propos de mes goûts vestimentaires, elle me fit comprendre à sa façon qu'elle avait strictement rien à faire de la façon dont je m'habillais et qu'elle me donnait libre choix. Je me serais bientôt cru un homme libre... Mais je n'avais tellement plus l'habitude de m'occuper de moi-même que je ne savais réellement pas quoi décider. Après tout, je verrais bien lorsque se présenterait l'occasion de me trouver du tissus ou de ces fameux prêt à porter, ou quand bien même elle avait peut être des vêtements d'hommes chez elle à me faire vêtir. Qu'est ce que j'aimais porter ? C'était une bonne question. Je crois que j'avais une préférence pour les vêtements légers et souples, enfin disons que je n'affectionnais pas particulièrement les hardes rêches, rudimentaires et défraîchies qui sont réservées aux esclaves. Non, quitte à choisir sans limite, je pense que je pencherais sur du tissus de soie, léger et vaporeux. Après tout dépendait de ce que l'on me permettait. Et puis, quelques petites affaires pour les lieux plus intimes, un simple pagne pourrait être agréable par cette chaleur...

Alors que le capitaine revenait vers ma maîtresse, elle continua à me désarçonner. Me vouvoyant toujours, moi, son esclave, elle parlait de me faire elle-même visiter le domaine dans lequel j'évoluerais tant que je souhaiterais rester avec elle... Là, je me demandais réellement si elle avait compris qu'elle venait de m’acheter... Je me surpris à me retenir de lui dire le fond de ma pensée. Moi ? Indépendant ? Sur toute cette île ? Invité à marcher à ses côtés ? Où était le piège en fait ? Elle aurait besoin d'une paire de jambes humaines pour le prochain rituel ? Non, simplement je ne comprenais pas ma nouvelle maîtresse et je ne souhaitais pas avoir tant de libertés. A quoi bon quand juste le fait de donner du plaisir aux gens, être apprécié à votre juste valeur et passer du temps à somnoler vous sied comme un paradis ? Tout cela était totalement fou.
La Dame étant descendue de l'embarcation avec l'aide du capitaine lui-même qui se confondait en compliments et courbettes, je lui emboîtais le pas aussitôt, me permettant alors je me poster presque à son niveau - je ne me sentais pas de taille à me positionner à son côté - j'observais cette île qui sera maintenant mon domaine de vie et en quelque façon, ma prison dorée vu qu'il me serait difficile de me sauver d'une île comme celle-ci, même si je le souhaitais. Je me permis tout de même de poser la question qui me frôlait les lèvres depuis quelques minutes...

"Milady, comment suis-je sensé vous appeler ? J'ai comme l'intuition que vu l'intérêt que vous portez aux convenances, vous ne souhaiteriez peut être pas que je me nomme ma maîtresse ... dis-je d'un ton plus que sérieux avec tout le respect que je lui devais. Bien que ceci me paraîtrait tout à fait d'usage dans ma situation... m'empressais-je d'expliquer."
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Sàga
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MessageSujet: Re: Quai romain   Quai romain EmptyMar 6 Mar - 21:15

J'attendis donc qu'il daigne de me répondre concernant ma petite demande égoïste et déplacée sans nul doute. Seulement, il allait falloir qu'il s'habitue, sur cette île, le protocole et autre simagrée étaient révolu, du moins hors du temple d'Isis. À l'intérieur, c'était plus une question de rôle rituel. La grande prêtresse était l'incarnation de la déesse magicienne, c'était elle qui était en charge de l'ouverture du naos. J'étais cette actrice indispensable de ces vieux rituels. Je respectais ses coutumes d’antan qui auraient dû être révolues. Ce culte antique imposait toutefois le respect, et ce même si je n'étais pas du sang des anciens. J'étais née sur la fille du Nil, au pied d'un des colosses gardiens du temple de Ramsès II à Abou Simbel. Ces quatre vieilles statues avaient contemplé ma naissance de leur regard d'éternité impassible. Je n'étais pas pas sûr certaine qu'ils m'ont vu, leurs regards étant tournés immuablement vers l'horizon désertique.

En bref, je m'égarai quelque peu dans des justifications sans queue ni tête qui n'avaient de sens, uniquement pour moi et pour les anciennes de notre congrégation. La plupart d'entre elles n'avaient aucun pouvoir, je ne les avais pas pour autant chassés de l'île. Philae était leur maison, un refuge pour les exclus et les orphelins. Peu de personnes cependant résidaient sur l'île pour toujours.

Il n'y avait pas de tombes à l'extérieur, les habitants finissaient tous par demander le rapatriement de leurs corps et de leurs biens sur les terres voisines. Les rituels de momifications n'étaient même plus obligatoires, certaines sœurs maîtrisaient cet art de l'embaumement, mais peu de disciples suivaient leurs enseignements. Cet art à terme disparaîtrait sans doute dans les méandres de l'oubli. Garder une trace sur papyrus ou parchemin pouvait être une solution, encore fallait-il éprouver de l’intérêt pour éviscérer un mort, d'évider le crâne du défunt avec un crochet, de plonger le corps dans une cuvette de natron, le rembourrer d'herbes aromatiques et j'en passe les détails croustillants et alléchants qui avaient tendance à provoquer des malaises chez nos novices. Je pense que j'épargnerai notre visite dans notre petite salle mortuaire à notre invité. Je ne le connaissais pas encore suffisamment pour savoir s'il était capable de supporter l'aspect lugubre du lieu, toutefois toujours très bien entretenu. Je ne me voyais pas non plus lui exposer ce qu'impliquait un rituel à l'ancienne, ce n'était certainement pas le plus joyeux sujet que la terre pouvait porter.

Lui jetant un regard curieux, je détaille longuement sa silhouette, son visage, ses yeux, j'essaie de comprendre par sa posture et son visage ce qu'il est. Il sait dissimuler ses émotions, ou bien il est conforme à ce qu'il se pense être. Je le juge imprévisible, je pense qu'il est homme suffisamment calme, mais qu'il doit y avoir un seuil de tolérance à ne pas dépasser avec lui. Somme toute avec tout individu normalement constitué. Je constate qu'il émane de lui une fragrance agréable et l'idée de me blottir contre lui m'échappe un moment. Je me reprends tout aussitôt, chaque chose en son temps, je préférerai presque qu'il vienne jusqu'à moi. Une pensée pour le moins puérile quand on sait que généralement quand je veux quelque chose, je ne le cache pas. Je respecte toutefois et en connaissance de cause le refus. Je n'aime guère insister.
Les lèvres de mon acquisition s'articulent pour former des mots qui deviennent des phrases, il me faut m'éloigner de mes pensées pour pouvoir saisir ce qu'il me raconte. Il me demande quels surnom, titre ou nom me donner, il suppose même avec raison que la " maîtresse " n'est guère appropriée. Je me contente de sourire à sa réflexion. Pour moi, c'est simple comme bonjour.

-Appelez-moi Sàga tout simplement, du moment que vous éviter de m'appeler Sasa ou Gaga, j'aimerai mieux. Puis-je vous appeler par votre prénom également ? Il me semble que le monsieur qui vous a vendu m'a dit que votre prénom était Damian, n'hésitez pas à me corriger si je me trompe. "

Je ne cessais toujours pas de le regarder droit dans les yeux tout en ayant qu'une hâte : rentrer pour me changer. Je n'aimais pas ces robes citadines. Elles me tenaient beaucoup trop chaud. J'aimais la légèreté, quitte à ce qu'elle me dénude un peu. Je n'étais après tout pas pudique pour deux sous.

-Enfin si cela est trop dur pour vous, ne vous forcez point et appelez-moi comme vous le souhaitez, en évitant comme je l'ai dit précédemment, les surnoms. Si vous vouliez bien me suivre, l'île regorge de merveilles architecturales, je doute qu'une journée suffise à tout vous faire visiter, mais nous pouvons toutefois nous arrêter sur les temples et les portes de pierres qui se trouvent sur notre chemin. Il y a aussi l'idée que je vous montre vos appartements pour que vous puissiez vous rafraîchir et prendre vos marques avant de passer à la visite... C'est vous qui voyez, je suis à votre disposition le temps que vous vous adaptiez.
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MessageSujet: Re: Quai romain   Quai romain EmptyLun 12 Mar - 20:11

J'avais envie de lui faire comprendre que la dernière phrase qu'elle avait prononcé aurait du être la mienne, mais passons, j'abandonnais avant même la bataille commencée car ma maîtresse avait déjà pris de l'avance pour la visite qu'elle comptait me faire de l'île. C'était la première fois que j'étais entre les mains d'une personne si ouverte d'esprit et qui ne m'avait même pas traité quelques secondes comme l'esclave que j'étais. Je ne la comprenais tout simplement pas. Elle n'avait pas peur que je me sauve, ni que je lui manque de respect, ni que je lui coûte cher, ni que je lui fasse perdre son temps. Rien. C'était simple : je ne savais tout bonnement pas comment réagir avec elle. Elle n'attendait rien de moi et cela me mettait vraiment mal à l'aise.

Lors de la visite, Sàga - que j'avais bien du mal à appeler par son prénom - me fit un petit historique de chacun des monuments que l'on croisait sur notre route. Elle me semblait assez passionnée par l'histoire, mais ne faisait pas étalage de son savoir plus qu'il n'était nécessaire et nous ne perdions pas le temps dans les détails. Tiens, c'était une autre chose que j'avais du mal à comprendre chez elle, c'est son côté impassible. Toujours imperturbable, inébranlable. Impossible de savoir ce qu'elle pensait, ni ce qu'elle aimait, si elle était heureuse ou torturée par la peine. Soit, elle avait l'air d'aimer l'histoire, mais rien ne me le prouvait. J'étais certain que si je lui posais la question elle me répondrait franchement, mais je préférais garder mon silence et poser des questions de temps à autre sur ce qu'elle me disait. Même si j'avais envie de connaître ma nouvelle maîtresse, je ne voulais pas aller trop vite en besogne. Certes, ça ne l'a dérangerait surement pas, mais même si elle ne connaissait pas mon statut - ou faisant semblant de l'ignorer - moi je le savais. Elle était la grande sorcière, dirigeante des Soeurs d'Isis et j'étais son esclave. Je voulais mettre un point d'honneur à respecter cela... un minimum.
Alors, pendant ce petit circuit touristique, je m'étonnais de voir que l'île se composait des monuments si différents, à la gloire de temps passés qui se seraient pourtant entre déchirés. Car à ma connaissance, Auguste n'avait jamais vénéré les anciens dieux d'Egypte... Ce fut une des réflexions qui sortit de ma bouche lors de la visite. Mais ce n'est pas parce que je ne parlais pas que je ne m'intéressais pas. J'étais bien trop content de pouvoir me venter d'être un esclave instruit. Un seul problème : je n'avais aucune motivation pour apprendre de moi-même. J'allais très rarement seul dans la bibliothèque mais quand on prenait le temps de m'apprendre quelques savoirs diverses, j'en étais profondément ravi. Est ce du fait que lors de ces séances, on s'occupait de moi ? Peut être ... j'ai toujours aimé retenir l'attention, tout du moins, quand je le souhaite et par qui je le veux, mais être pris au sérieux et pas pour un moins que rien était plutôt agréable. Comme le faisait Sàga... mais encore une fois je me répéterais en disant que tant de libertés me mettait mal à l'aise. Bon, je pense qu'au fur et à mesure je m'y ferais, que je saurais m'adapter et mordre ma vie à pleines dents, ... nous verrons bien.

Enfin, nous arrivions au temple d'Isis. La maison et le sanctuaire de ma maîtresse, là où j'habiterais désormais. Je fus assez étonné par l'atmosphère plutôt légère et parfumée de l'endroit, mais aussi par les allures de caverne aux trésors que certaines pièces pouvaient avoir. Enfin, elle me montra la chambre que j'allais bientôt occuper. Bientôt signifie simplement qu'elle n'avait eu aucunement l'intention d'acheter un esclave en ce jour et qu'il fallait encore que tout soit installé. Au moins, c'était une chambre. Il y avait déjà un lit, une commode et même une coiffeuse. Assez spacieuse, sans être une suite ni une chambre de prince, avec tout le confort et un style déjà agencé. Ouais, il n'y avait pas grand chose à faire pour "l'installer", juste vider tout le bric à brac qui lui donnait une allure de grenier et de trouver des vêtements à ranger dans les tiroirs de la commode. Mais pour un esclave qui venait juste d'arriver, j'avais l'impression qu'il s'agissait d'une chambre d'invité. Voilà ce que j'avais remarqué à mon premier coup d'oeil.
Me tournant alors vers ma maîtresse, la voyant là à côté de moi, je ne savais pas si elle allait repartir sur le champ et me laisser ici tout seul, repartir en s'attendant à ce que je la suive, ou bien peut être voulait-elle rester là quelques minutes avant de me laisser me faire à mon nouveau chef moi, ou bien s'installer à prendre le thé ? Ne sachant comment réagir dans l'instant, je me contentais de poser une question qui serait utile à connaître la réponse pour la suite des évènements.

"Sàga, dis-je avec un voix empreinte de révérence comme si je prononçais son statut par la même occasion, puis-je connaître à présent le rôle que vous pensiez me donner dans votre temple ?"
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